J’ai mis en application la réalisation du paysage mellifère dans mon jardin, le Jardin Bleu. Celui-ci a pu se faire grâce à l’apport décisif de la paysagiste Jeanne Gallezot. Mon ami photographe, Antoine Picard, vient photographier l’évolution du Jardin Bleu depuis sa création.
Commençons par un détour dans la ruche et l’alimentation de l’abeille.
Un postulat : les abeilles
Soit un essaim d’abeilles. Peu importe qu’il vive à l’état sauvage ou au sein d’un rucher d’apiculteur. Quelle que soit la situation, il devra s’alimenter, dans une année, de 160 kg de miel et d’une quarantaine de kilos de pollen. Chose extraordinaire et unique chez cette espèce d’abeille, Apis Mellifera, elle ne se contente pas de ce qu’elle trouve à l’état brut dans la nature, mais doit élaborer sa propre nourriture : le miel et le pollen en « pain d’abeille ». Ceux-ci étant ses uniques aliments et les seules à pouvoir les élaborer, les abeilles Apis mellifera, sont autonomes d’un point de vue alimentaire. Voyons cela de plus près.
Le miel est élaboré à partir du nectar présent dans les fleurs, il en est son unique matière première. Pour devenir miel, le nectar passe ensuite de jabot en jabot[1], d’une abeille à l’autre, se transforme chimiquement, s’enrichit de sucres complexes. En fin de processus, il est stocké dans les rayons de cire. Les abeilles se nourrissent de ce miel quotidiennement en puisant dans leur réserve.
L’autre aliment indispensable aux abeilles est le pollen. Directement prélevé sur les fleurs, transporté en pelote à leurs pattes centrales. Le pollen tel quel n’est pas digeste. Les abeilles l’ensemencent d’un peu de miel dont les bactéries vont dissoudre la gangue solide du pollen. Il sera ensuite stocké tout comme le miel dans les rayons de cire, les apiculteurs le nomment « pain d’abeille ». Ce pollen en « pain d’abeille » sera réingéré par la suite dans le jabot où se trouvent des enzymes qui le transformeront soit en « gelée royale », dont est nourrie uniquement la reine, soit en « gelée larvaire » pour nourrir le couvain (œufs et larves).
Une autre substance est indispensable aux abeilles mais ne rentre pas dans son alimentation : la propolis. Elle sert à assainir son habitat. C’est une gomme avec laquelle elles colmatent toutes les fissures et autres trous intérieurs. La propolis est élaborée à partir des résines prélevées sur les bourgeons des arbres et notamment ceux du peuplier.
Soit un essaim d’abeilles donc. Son alimentation est directement associée, arrimée, au paysage végétal alentour (3 km est la distance maximale), car c’est de lui que les abeilles prélèvent nectars, pollens, résines, eau, élaborent miel, « pain d’abeille » gelée. Autant d’actions complexes, demandant une multitude d’interventions microscopiques, fines, précises, que seules les abeilles maîtrisent entre elles. L’essaim d’abeilles est ainsi autonome, répétons-le, d’un point de vue alimentaire.
La conséquence est qu’il doit trouver dans le paysage nectar, pollen et résine dans de grandes quantités et tout le long de l’année florale (de mars à fin octobre) pour se nourrir, nourrir le couvain (œuf, larve, nymphe), la reine et faire un stocke suffisant de miel et de pollen pour passer l’hiver sans famine. Ce paysage riche en diversité et en quantité végétale est nommé paysage mellifère, de la racine grecque meli, miel en français. Les plantes mellifères sont donc ces plantes qui secrètent assez de nectar pour intéresser les abeilles (et autres insectes pollinisateurs, que l’on peut nommer aussi : nectarivore).
Cette dépendance irréductible de l’abeille au paysage mellifère est la clef qui permet de réenvisager nos relations vertueuses avec le vivant. Car un paysage mellifère est un paysage nourricier pour les abeilles et la multitude d’insectes pollinisateurs et nectarivores, il réenclenche les chaînes trophiques (nourrissant les prédateurs successifs) et il est nourricier pour les humains.
Paysage, alimentation des abeilles & pratiques apicoles
L’essaim d’abeilles a donc une relation irréductible avec le paysage alentour. Si celui-ci n’est plus propice à sa vie et survie, il lui reste la solution de fuir par essaimage pour trouver de meilleures floraisons ailleurs. Or, depuis la baisse généralisée de la biodiversité liée à une utilisation massive d’insecticides et à l’artificialisation toujours plus grande des terres, l’entomofaune a de plus en plus de mal à trouver des écosystèmes propices à leur vie et survie. Si les insectes disparaissent massivement et silencieusement, l’effondrement des essaims d’abeilles n’est pas passé inaperçu et le monde de l’apiculture a agi comme lanceur d’alerte.
Toutefois, une habitude discrète, mais devenue courante dans la pratique de l’apiculture, est de nourrir les abeilles par des sirops ou candis. Ce nourrissement est justifié lorsqu’il s’agit d’éviter une disette ou une famine des abeilles (et pour ne pas perdre tout son cheptel). Mais il pose problème lorsqu’il est enseigné, et sans cesse répété dans les écoles et revues d’apiculture, comme une norme. En effet, depuis les multiples remembrements des années 1950, les écosystèmes se sont appauvris avec des quantités de nectar à l’année de plus en plus faibles. En revanche, il se produit de grands pics de floraisons massives mais trop courtes lorsque de vastes espaces d’une même espèce végétale sont en fleur, soit par l’agriculture soit spontanément. Ceci advient avec les fruitiers, le colza, le robiner faux-acacia, la lavande, le châtaignier, etc. Les apiculteurs professionnels courent après ses grosses floraisons dans leurs transhumances.
Les apiculteurs amateurs (la grande majorité) sont réduits à nourrir leurs abeilles quand le paysage est trop pauvre en plantes mellifères. Les professionnels le font tout autant, car les récoltes de miel s’amenuisent d’année en année et n’ont pas d’autres choix que de nourrir aussi. Ce geste de nourrir vient en fait compenser le nectar et le pollen disparu. Les apiculteurs ont perdu le lien irréductible des abeilles avec le paysage, ce qui faisait d’une certaine manière tout l’intérêt de cette profession. Les sirops et candis de remplacement restent des succédanés au miel et n’en ont pas toute la richesse en sucres complexes, oligo-éléments et bactéries. Quant aux candis protéinés censés remplacer les pollens, ils sont tout aussi pauvres et très chers.
Ce que l’abeille Apis mellifera a su mettre au point dans son évolution est tout à fait exceptionnel par l’élaboration du miel et du « pain d’abeille ». Étant la seule à pouvoir créer ces nourritures, il s’agit de créer des paysages mellifères prompts à lui rendre son autonomie alimentaire.
Le paysage mellifère
Un paysage mellifère n’a pas d’apparence particulière. Il peut être dans des espaces peu anthropisés comme urbains avec toutes les nuances de situations existantes : naturelles, rurales, périrurales, périurbaines, périphériques, urbaine, etc. Peu importe son apparence, pourvu qu’il réponde à trois critères :
– une présence de fleur continue de début mars à fin septembre,
– en quantité suffisante pour subvenir aux besoins des insectes pollinisateurs en général et à l’abeille Apis mellifera en particulier et pour générer un surplus de miel que l’apiculteur pourra prélever sans danger de mettre en famine l’essaim.
– L’abandon total de produits phytosanitaires et/ou toutes substances dont l’intention est de tuer un ou des insectes, quels que soient le protocole agricole et les visées de rendement.
Finalement, les critères sont simples avec des conséquences d’une grande portée. Nous allons les prendre un par un.
Une présence de fleur continue
Dès la fin janvier, la reine se remet à pondre (selon l’endroit géographique, il y a bien sûr des variations dans ce calendrier). Les abeilles puisent dans leurs réserves de miel et de pollen pour se nourrir et alimenter le couvain nouveau. Les abeilles ne sortent que si la journée est ensoleillée et avec des températures agréables. Les noisetiers et autres plantes à chaton diffusent de grandes quantités de pollen que les abeilles visitent assidûment, le ramenant à la ruche, ce qui stimule encore plus la reine à pondre. Puis, selon les situations géographiques, les plantes vont se succéder dans la temporalité des saisons.
Du point de vue du paysage mellifère, l’enjeu est qu’il y ait une offre continue en nectar et pollen du début du printemps à la fin septembre (avec la miellée de lierre qui peut parfaire les réserves hivernales). Ceci implique donc qu’il y ait une présence très diversifiée de végétaux dans l’air de butinage.
Une présence en quantité suffisante
La présence de fleurs doit être massive. En effet, il en faut des millions pour qu’une accumulation suffisante de nectar se produise permettant de nourrir tous les insectes nectarivores et créer des surplus de réserves de miel dans les ruches d’Apis mellifera (que l’apiculteur pourra prélever sans affamer l’essaim). Les arbres à fleurs tels que les fruitiers, robiniers faux-acacias, châtaigniers, tilleuls ou les champs de lavande sont sujets à fournir de grosse quantité de nectar, tant la quantité de fleurs est importante. En revanche, une seule espèce de ces plantes dans le paysage, même en très grande quantité, ne suffit pas à donner de la nourriture aux insectes nectarivores toute l’année, même si ponctuellement une plante telle que la lavande peut fournir des quantités de nectar impressionnantes.
Cela implique, du point de vue du paysage mellifère, que soit favorisé la polyculture plutôt que la monoculture, que soit maintenues la présence de haies, des bocages, des jachères, des espaces en friche, etc. Et cela ne concerne pas uniquement l’espace rural, mais tous les espaces à partir du moment où les humains y interviennent.
L’absence de produits toxiques
Il est évident que du point de vue du paysage mellifère, l’utilisation de tout produit chimique n’est pas concevable, que ce soit sur les plantes et/ou sur les animaux. C’est une voie néfaste où la prolifération de substances toxiques invisibles dans l’environnement multiplie les facteurs de pollutions. Ceux-là ne sont jamais quantifiés dans les protocoles d’autorisation de mise en vente sur le marché de la part des firmes produisant les phytosanitaires. Ces firmes ne font des tests qu’en laboratoire, jamais sur le terrain. L’augmentation des perturbateurs endocriniens dans la nature touche l’ensemble des espèces animales et végétales. Refuser l’utilisation de produits phytosanitaires, c’est introduire un rapport renouvelé avec la plante (et la biosphère en général), mais aussi avec les modalités de production, les notions de rendements et de bénéfices attendus. Il s’agit alors de porter son attention et ses préoccupations sur des enjeux émancipés des injonctions que la techno-science produit quotidiennement.
Méthode
La méthode que je propose ici s’appuie sur l’observation entre ce qui se passe dans la ruche et dans le paysage environnant un essaim d’abeilles (appelé aire de butinage, soit environ 3 km autour de l’essaim).
La ruche comme sonde
Un des objectifs de cette méthode est d’évaluer les relations entre l’essaim d’abeilles et le paysage alentour. Dans l’observation des cadres de ruche, l’essaim nous informe autant sur lui-même que sur le paysage, comme une sonde plongée dans un milieu vivant. En analysant régulièrement les cadres de réserve, on peut lire le paysage et connaître les espèces florales présentes à travers les pollens stockés. Les réserves de miel nous informent sur la quantité florale présente dans le paysage. Quant à l’observation du couvain (œuf, larve et nymphe), il nous indique des dynamiques entre les abeilles et le paysage.
Il s’agit ici d’inventer un agencement avec un animal (et non avec un instrument fabriqué par l’homme) dans lequel les réserves constituées dans la ruche sont à la fois le résultat et le signe de ce qui se passe dans le paysage.
L’inventaire des fleurs mellifère : le point de vie des abeilles
Il est donc nécessaire de réaliser un inventaire des plantes mellifères et ceci sur une année entière afin de connaître tout le spectre floral à disposition. Dans une double observation entre l’approvisionnement de nectar et pollen dans la ruche et la présence de plantes mellifères fleuries alentour, nous observons les pics comme les chutes de réserves liés à une période et/ou une surface fleurie. L’inventaire permet ainsi de connaître le paysage selon le point de vie des abeilles et de se mettre en affinité avec elles. On passe ainsi de la notion de « point de vue » à « point de vie » qui me semble mieux approprié dans cette situation là, car le paysage mellifère est le milieu vivant vitale pour les abeilles. L’inventaire des plantes mellifères d’une aire de butinage est important, car il permet de comprendre les dynamiques qui se produisent entre les essaims d’abeilles et le paysage.
Dans la situation du changement climatique, il devient crucial aussi d’observer le paysage en été, et plus particulièrement en août, saison de plus en plus morte pour les abeilles pouvant amener à des périodes de famine.
Interventions et intérêts croisés
À partir de l’inventaire effectué sur une année et des fluctuations de nourriture pour les abeilles, il est possible d’établir une première idée des besoins et donc des interventions possibles dans le paysage. L’apiculteur détient alors une connaissance du milieu qu’il peut alors transmettre aux personnes concernées par cette situation. Il s’agit pour lui de créer alors des alliances avec d’autres personnes et/ou métiers pour pouvoir influer réellement sur l’offre de nourriture pour les insectes : paysagistes, agriculteurs, forestiers, municipalité, etc. Selon la période, des espèces seront choisies et plantées afin de compenser le déficit de floraison.
Sens des interventions
Planter des végétaux n’est jamais anodin : cela engage plusieurs années, voir plusieurs générations dans le cas des arbres. Le geste de plantation est donc pris dans des rapports d’imaginaires et de nécessités qui donnent du sens au geste de planter. Ici, il s’agit de rendre à nouveau possible l’autonomie alimentaire des abeilles et de toute la cohorte d’insectes pollinisateurs (intérêt des nectarivores). Mais ces plantations de végétaux prennent tous leurs sens lorsque les choix des plantes se font sur la base d’intérêts communs entre insectes nectarivores et humains. En effet, un végétal n’est jamais que mellifère (car c’est l’étape florale de la plante), la fleur donnera ensuite des fruits, légumes, graines, etc. Nous veillerons donc aux intérêts communs créant des cycles vertueux entre les vivants.
Choix des espèces
Deux critères sont donc discriminants pour répondre aux intérêts communs d’un paysage mellifère : la date de floraison (intérêt des nectarivores) afin de créer un roulement de présence de fleurs et ce que le végétal produit (fruit, légume, céréale…). Voyons-en quelques grandes familles :
Les fruitiers : en fleur en générale au printemps, les arbres fruitiers sont d’une extrême importance. Afin de se préserver des accidents climatiques (gels désastreux de mai), il est préférable de planter plusieurs espèces d’un même fruitier (des précoces aux tardifs), ce qui à l’énorme avantage d’allonger les temps de floraison.
Les médicinales et condimentaires (les lamiacés en général) : citons quelques essentiels qui doivent être présents dans tout jardin et assurant des floraisons de mars à fin septembre : romarins, thyms, sauges, mélisse, hysopes, lavande, sarriette, menthe, nepeta, agastache et menthe en arbre. Chacune offre des variétés nombreuses avec des périodes de floraisons très différentes.
Les fourragères et oléagineuses : elles font l’objet de grands champs donnant des quantités impressionnantes de nectar et pollen. Malheureusement ces plantations sont souvent celles les plus chargées en pesticides et néonicotinoïdes. Ces espèces végétales fourragères et oléagineuses sont donc intéressantes dans le cadre d’une agriculture strictement écologique avec des champs scindés de haies, rivières, étangs, etc. Notons parmi les fourragères le sainfoin qui est d’un grand intérêt, car il fixe l’azote, est très riche pour les animaux sans risque d’effets secondaires et il reste implanté plusieurs années. Les trèfles, mélilots, tournesols, colzas offrent de grandes réserves de nectar à des moments très courts. Actuellement, leur seule présence dans d’immenses parcelles relève plutôt de « déserts verts », mais intégrés dans des paysages bocagers, ils peuvent reprendre tous leur sens.
Les ornementales : le plaisir de la vue n’est pas à négliger. Mieux, il serait à réenvisager dans nos rapports esthétiques avec des espaces d’agréments (jardins, parc, ronds-points, bordures, etc.). Alors que nous attendons qu’il y ait des fleurs au printemps, cette exigence se fait moins prégnante en été et en septembre. Pourtant de nombreuses fleurs poussent spontanément (citons les nombreuses malvacées comme, par exemple la rose trémière), tandis que d’autres, telles que la sauge d’Afghanistan ou la Gaura, ont été plantées sur tous les ronds-points de France et de Navarre, au risque de lasser et épuiser le rapport esthétique à ces plantes. Et pourtant, elles offrent toutes d’importantes ressources de nectar (pour la sauge d’Afghanistan) et de pollen (pour la Gaura) à des moments cruciaux tels que fin août.
Les arbres autres que fruitiers : du robinier faux-acacia aux tilleuls, en passant par les érables, châtaigniers, les saules, noisetiers, les peupliers (pour la propolis), l’arbre à miel (Tetradium Danielli) ou le sophora, il existe une très grande variété d’arbres aux intérêts nombreux qui selon donnent du bois, des fleurs, de l’ombre, retiennent les terrains, enrichissent les sols, etc. Ici n’est pas l’objet d’énumérer tous les intérêts de planter des arbres, mais de penser le sens de plantations d’arbres (en haies par exemple) dans des intérêts croisés et toujours plus riches entre les vivants.
Donner du sens
Le terme même de paysage mellifère est apparu dans la littérature d’apiculture depuis quelques années. Il survient au moment où disparaît « quelque chose », que, lorsqu’il existait, il n’était pas utile de le nommer. La disparition demande de qualifier à la fois la perte et ce qui doit réapparaître.
Cette notion de paysage mellifère émerge sous contrainte donc. Il répond à des urgences, des perspectives catastrophistes, voir d’effondrement (celui des abeilles est accouru au début des années 2000). Mais en rester là n’est pas suffisant. Il est nécessaire de créer des récits offrant des possibilités d’agir tout comme de réimaginer nos relations sensibles et pragmatiques avec le paysage comme milieu vivant afin de donner du sens à nos actes et pensées.
Tout le monde peut participer à de telles plantations mellifères : du rebord de sa fenêtre au jardin ou sur des ronds-points, allées, parcs, haies, résidences, hôpitaux, parcelles agricoles, etc. Rendre l’autonomie alimentaire aux abeilles (et aux autres insectes pollinisateurs) peut être fédérateur en créant du commun dans des rapports horizontaux entre les êtres vivants.
L’aire de butinage se transforme ainsi dans ses usages, ses préoccupations, ses intérêts et donc dans son esthétique : nourrir et se nourrir. Des liens esthétiques et pragmatiques sont renouvelés et donnent du sens à nos actes et donc à nos vies dans lesquelles le paysage devient un milieu vivant et sein. Il y a une continuité vitale entre les êtres vivants dans un paysage nourricier en commun.
On peut retrouver l’ensemble des images sur le site du Jardin Bleu.