Posted inEditorial

Relief

L’été est là, mais il approche à pas lent, masqué par une météo pluvieuse. On en oublierait presque qu’une partie du globe et des êtres vivants suffoquent sous des températures intenables. En France cette année la campagne est plus belle, les arbres et les plantes reprennent vigueur. Mais il y a aussi des inondations et des glissements de terrains, car l’eau qui dévale les pentes est puissante.

Posted on

Relief. C’est le sujet de notre numéro 23. “Le relief, c’est ce qui dicte la manière dont l’eau s’écoule”, nous dit Thomas Paturet dans l’entretien que nous avons eu avec lui à propos de son précieux travail de cartographe. C’est en effet le début de tout, c’est d’abord le point haut : les glaciers qui peu à peu fondent, laissant un paysage transformé que s’attache à saisir par ses images Olivier de Sépibus. L’eau dévale au creux des bassins versants, définissant par son passage la forme des paysages. C’est à l’échelle de celui de la Drôme et du Vercors que travaille Pierre Yves Brunaud, également photographe. L’eau et la montagne semblent ainsi et partout indissociables : Martin Jallais Neliaz revient en détail sur ce qui forme un des éléments majeurs de la culture vietnamienne : les Hòn non bộ, des micro-montagnes entourées d’eau que l’on place devant sa maison, dans sa cour, dans son jardin. On suit ensuite Lucie D’Heygère dans le grand nord, dans l’archipel des îles Svalbard. Un paysage fascinant de roche et de glace pourtant pris dans la même vie banale que la nôtre, que le même tourisme de masse finira par épuiser. Ainsi la magie n’est peut-être plus à l’autre bout du monde, elle se situe peut-être sur la petite butte au fond du jardin ou au pied de la Roche Branlante que raconte et dessine Capucine Latrasse. Ou encore dans ce moment de l’enfance, quand M.Demangeolle et le père de Marianne Herjean ont expliqué aux enfants la dérive des continents. Tout vient de là. D’un gros continent, d’une grand plaque, qui s’est fragmentée. De montagne en île, d’île en tas de cailloux. Des cailloux noirs laissés sur un plateau rocheux devenu une savane, que Rémy Berkovitz et un groupe d’étudiants en architecture ont parcouru sur l’ïle de la Réunion. Comment faire un parc de ce plateau Caillou tout en respectant sa dynamique et son paysage ?  Notre dernier article, celui de Julie-Amadéa Pluriel nous emmène à nouveau au bord de l’eau, à son rivage. Mais a peine est-on arrivé en bas que l’on cherche à reprendre de la hauteur : on recherche un point haut.

En vous souhaitant des belles lectures,

Armande Jammes pour Openfield

 

Pour référencer cet article :

Openfield, Relief, Openfield numéro 23, Juin 2024