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Un futur possible

Au début du XXème siècle, lorsqu’on évoquait les années 2000, beaucoup avaient en tête des images de science fiction. Chacun se représentait le futur par le prisme des avancées technologiques. Aujourd’hui en 2020, les cartes sont rebattues. Les questions environnementales s’immiscent dans tous les débats, et notre vision du futur en est bouleversée. De Juin 2019 à Mars 2020, 7 photographes membres du collectif Le nouveau document ont travaillé sur cette thématique commune : le futur. Les visions et enjeux s’entrecroisent, selon la sensibilité de chacun, au travers de projets photographiques ou multimédias. L’ensemble de ce travail prend aujourd’hui forme sous un webdocumentaire.

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Accédez au webdocumentaire dans sa version intégrale ou cliquez sur les images pour découvrir ce travail projet par projet :

 

 

Fossilis : ce que l’on tire de la terre.

Fossilis est un travail photographique et plastique qui dénonce le rôle de l’Homme dans la crise climatique et environnementale contemporaine. Léonie Pondevie y fait référence à l’Antiquité grecque : « À l’Hybris suit Nemesis ». Hybris étant la dérive d’un orgueil qui ne se retient plus, et Nemesis désignant la démesure qui attire la destruction.

A travers la photographie, le dessin et la vidéo, Léonie propose une quête des cicatrices fossiles de l’extraction du charbon.


 

« En France dans les années 50 lors d’un salon à Paris, ce sont quelque 150 articles de ménage et de jardin qui sont exposés. Légers, silencieux, colorés et fonctionnels, ces objets en matières plastiques sont présentés à la télévision comme révolutionnaires. 60 ans après, c’est le constat indéniable d’un véritable fléau. »

Au travers de ce documentaire interactif, Jérémy Fruchaud nous fait passer ses inquiétudes concernant l’avenir de l’océan. Durant plusieurs mois, il est allé à la rencontre d’acteurs du changement, issus de la génération 1990, sa génération. Alors que le poumon vert de la planète est en péril, certains se battent au quotidien pour le préserver.


 

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« La Loire a constitué pendant longtemps une route marchande, et reste à ce jour un territoire fertile. L’homme a embrassé ses flots et ses rives limoneuses. La Loire est devenue un catalyseur des activités humaines, son anthropisation s’est imposée comme un principe actif du paysage ligérien ».

Le projet Horizon(s) Loire est un prétexte à la découverte et à l’itinérance, une allégorie de ce paysage à l’aube d’une nouvelle ère climatique qui pourrait bien requestionner l’ensemble de son fonctionnement. Par cette série photographique envisagée comme l’introduction d’un travail bien plus vaste, François Faguet débute son chemin sur les rives de la Loire.


 

 

« Le son et les photos, à assembler comme un puzzle sans modèle, me permettent de glisser du réel vers l’imaginaire, la fiction. Au-delà du sujet, je teste également le futur possible des outils de restitution dans les projets qui touchent à l’aménagement et au territoire. Comment raconter au mieux, comment immerger le spectateur dans un univers parfois complexe ? »


Par le docu-fiction, Auriane Albert interroge le paysage de l’écopôle du Val-d’Allier, et l’évolution des métiers qui y sont implantés.


 

« La montagne appelle la solitude et la contemplation, mais il semble de plus en plus difficile de se retrouver face à soi-même sur un territoire qui a basé son économie sur le tourisme de masse. »

Maxime Voidy propose une exploration de La Vallée du pays de Toy, à l’automne, lorsque la vallée retrouve son calme. Plusieurs questions sont posées au travers de ce travail :  l’activité touristique de masse compromet-elle l’avenir du territoire ? La transformation d’un paysage en gigantesque parc de loisirs à ciel ouvert peut-elle être envisagée comme du développement durable ? Quel futur pour ces montagnes millénaires ?


 

« Inconsciemment, je me laisse porter par le courant. Le monde déverse sur moi un flot de technologies chronophages. Avec complaisance je les consomme, toujours sur le point de m’y noyer. J’entends les scientifiques, prophètes savants de notre civilisation, prédire un monde sans lendemain. Pour autant, je persiste à vivre avec mes contradictions, paniqué à la simple idée d’imaginer l’avenir. Je stagne, attendant docilement qu’une épiphanie vienne me sortir de cette longue léthargie. »

Si Pierre Grolier ne parvient pas à être acteur de son propre changement, il est allé documenter les actions de ceux qui « ébranlent les fondements de la société » au coeur du Cirque Mafate, sur l’île de la Réunion.


« Je me positionne ici comme une sorte d’archéologue du futur, catapulté et confiné au milieu de nulle part, recherchant et analysant ce qui a bien pu se passer. Loin du fantasme collectif d’un monde post-apocalyptique, ces images plongées dans une lumière crépusculaire inquiétante documentent de manière poétique et subjective les signes d’un effondrement inévitable au milieu d’une nature qui tente de reprendre enfin ses droits. »

Ne croyant pas une seconde à une quelconque prise de conscience collective ou un vrai retournement de situation en matière d’écologie, Fred Liverdon dépeint ici le décor d’un monde en perdition.


Dans un futur de plus en plus angoissant, voire obscur, nos civilisations contemporaines se préparent à faire face à tous les scénarios.

Pour « Un futur possible », Jason Guilbeau prend l’exemple de la Suisse afin d’illustrer cette préparation organisationnelle et militaire. En effet, la Suisse a mis en place depuis les années 1960 de faux villages, sortes de maquettes géantes, terrain d’entraînement pour un futur possiblement hostile.


 

En l’an 2000, The Economist publie un article dans lequel on peut lire : « Brasilia est à la fois la gloire et le tombeau de l’idéal moderniste ».

Soixante ans après l’édification de la ville, Quentin Bassetti propose une exploration photographique des quartiers résidentiels de Brasilia, les superquadras, dans lesquelles la nature et la tranquillité sont les maîtres mots. Ce concept de « sérénité urbaine », inhérent à la capitale brésilienne, est sans doute une clé pour le futur de nos métropoles occidentales.


> Accéder au webdocumentaire dans sa version intégrale.

 

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Pour référencer cet article :

Collectif Nouveau Document, Un futur possible, Openfield numéro 16, Janvier 2021