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Eau

L’été est là et l’eau viendra sans doute à manquer. Est-ce que nous verrons cette année encore les pâturages brûlés, les mares asséchées et la terre dure comme de la pierre ? Elle viendra sans doute aussi de manière trop brutale, se déversant en averse torrentielle. Nous sommes désormais habitués à voir des voitures submergées, des rues parcourues de torrents de boue. Récemment, à Alta, en Norvège, la mer a emporté toute une partie du littoral : en quelques minutes huit maisons se sont trouvées détachées du rivage, chavirées et englouties. L’image est impressionnante. Ainsi notre numéro 15 parle de l’eau et c’est pour nous un immense plaisir de vous proposer ces articles, car rien que les lire nous a apporté de la fraîcheur…

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Le bleu et le vert des aquarelles de Gérard Cabaroccas ouvrent ce numéro sur une promenade aquatique. Hanna Sorsa nous invite à l’immersion dans les lacs de Finlande, et nous vous proposons d’écouter, en même temps que de lire le texte en français, la musique de la langue finnoise. Les aquarelles de Martin Jaillais Neliaz nous parlent magnifiquement, à elles seules, de ces îlots de fraîcheur qui existent encore au cœur d’une ville comme Hanoï, grâce à la présence, pourtant menacée, de tout un réseau de canaux dans la ville. L’auteur revient longuement sur l’intérêt et la nécessité qu’il y aurait à s’appuyer sur cette trame d’eau pour penser et faire évoluer la ville. 

Puis nous suivrons le vol d’une mouette pour regarder depuis le ciel le paysage changeant de la Ria d’Etel, au sud du Morbihan, dans le récit que font Anne Rouat et Tifenn Yvon de cet endroit dédié à l’ostréiculture. Un paysage qui, vu de là-haut, est comme le corps d’une huître, ourlé et brillant, marqué par le va-et-vient incessant de l’eau.

Nous suivrons ensuite le fleuve, embarqués sur le radeau des Etres Loire, pendant deux mois à la dérive, au plus près de l’eau, à s’y confondre parfois. Une vidéo, des extraits des carnets, des dessins, un récit de pure évasion que nous vous invitons à découvrir un jour, immobile, de grande chaleur. Nous pourrons aussi en arpenter la berge, au côté de Sophie Bonin et Véronique Popinet, qui, interrogeant et photographiant le paysage et ses habitants, racontent le lien si particulier qui unit les riverains à un fleuve. Il s’agit dans ces deux témoignages, de la Loire. Cette façon de remettre en question notre rapport en tant qu’être humain au fleuve se poursuit dans l’entretien de Guillaume Portero avec Joël Herbach, président de l’association Allier Sauvage. Car s’il y a la mer, les lacs, les canaux et les fleuves,  il y a aussi les rivières. Joël Herbach revient dans cet entretien, que vous pouvez lire ou écouter, sur des décennies de travail et d’action pour maintenir un juste équilibre entre le sauvage de la rivière et notre présence. Afin que nous regardions l’Allier non pas en propriétaire mais en visiteur.

Et puis il y a la pluie. Qui ne vient pas ou qui vient trop fort. Conscient de ces changements et ne voulant pas renoncer au jardin, Nicolas Delporte nous présente un projet qu’il a mené pour un jardin sans arrosage, par un soigneux jeu de cuvettes dans le sol et le choix d’essences végétales adaptées. Lucie d’Heygère, enfin, continue son récit de son année passée à Alta, et nous emmène cette fois à la pêche au saumon !

Bonne lecture à tous et bon été !

Armande Jammes pour Openfield

 

 

 

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Pour référencer cet article :

Openfield, Eau, Openfield numéro 15, Juillet 2020