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Oslo

métamorphose d'une capitale

« Oslo est comme la banlieue de l’Europe », disait le cinéaste norvégien Joachim Trier. (1) À l’écart de l’effervescence des mégalopoles européennes, la capitale norvégienne n’a pas le faste des grandes capitales. À l’échelle de la Scandinavie, elle a longtemps été la benjamine aux côtés de Copenhague et de Stockholm. Même à l’échelle de la Norvège, Oslo est une ville de passage pour les touristes, qui préfèrent rejoindre Bergen et les fjords de la côte ouest. (2)

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Avant d’avoir emménagé à Oslo l’hiver 2017, nous ne connaissions la ville que de nom. À nos heures libres, nous aimions arpenter la ville afin de mieux l’apprivoiser. Oslo est une ville éclectique, avec une richesse difficile à appréhender. Rapidement, l’idée d’organiser des balades urbaines gratuites nous est venue à l’esprit. C’est une manière pour nous d’apprendre à connaître la ville tout en partageant avec le public nos analyses. Avant de nous lancer, nous avons constaté qu’il existait soit des visites guidées classiques destinées aux touristes, soit des balades/randonnées dans les forêts environnantes. Entre les deux, il n’existait pas de promenades urbaines pour la découverte des quartiers. Nous avions envie de parler de matérialités et de formes. Nous avions envie de raconter la fabrique de la ville par ses projets.
 

Huit secteurs de la première saison d’Oslo Urban Walks (2017) @ Qixuan Yang et Olivia Zanchi

 Pour cette première saison, nous avons sciemment écarté le centre historique à l’intérieur du Ring 1, et nous nous sommes limités à la ville « intramuros » (indre by), à l’intérieur du Ring 3. Nous avons commencé par définir huit secteurs. Pour chacun d’eux, nous avons défini un itinéraire faisable en deux heures et demie. La préparation des promenades se fait par une première visite de l’itinéraire préalablement tracé, suivie de recherches bibliographiques, dans les revues spécialisées et les sites des agences des concepteurs, ainsi que des rencontres avec des personnes-ressources. Au rythme d’une fois par mois, nous avons organisé des balades d’avril à septembre. Nous pouvions accueillir en moyenne une trentaine de participants à chaque promenade. Ceux-là sont majoritairement des habitants d’Oslo aux profils variés, désirant de mieux connaître la ville où ils habitent.

Le développement d’Oslo : une évolution à la fois classique et singulière @ Qixuan Yang et Olivia Zanchi

À travers nos balades, nous avons voulu aborder à la fois l’histoire et les projets à venir de la ville, l’architecture et le paysage, l’urbanisme et l’écologie. À l’issue de cette première saison, nous aimerions dresser un bilan de notre compréhension de la capitale norvégienne. Qu’est-ce que qui donne cet air si kaléidoscopique à Oslo ? Trois constantes reviennent sans cesse dans l’élaboration de nos balades : les singularités spatiales dans l’évolution de la ville, la concentration d’influences architecturales et urbanistiques, et enfin, la place prépondérante de la nature en ville.

 
La bulle, la brèche, le boom

Durée 1''06 @ Qixuan Yang et Olivia Zanchi

 
La mue d’Oslo a suivi des étapes bien caractéristiques des villes européennes : l’établissement de la ville enceinte après l’incendie de la cité médiévale, l’essor industriel au XIXe siècle, l’expansion vers les faubourgs, le développement des périphéries et des infrastructures et enfin, la reconquête du centre-ville et du front de mer. Cependant Oslo n’a pas suivi une évolution exactement concentrique comme une grande partie des villes européennes.
 
Plusieurs îlots faits de maisons en bois, d’anciens corps de ferme et d’étroites rues pavées se trouvent au milieu d’un tissu urbain en perpétuel renouvellement. Ces îlots sont les témoins d’un passé rural. Suite au grand incendie de 1624, est instaurée la réglementation « murtvang » interdisant les constructions en bois dans l’enceinte d’Oslo. Lors de la première grande expansion de la ville au XIXe siècle, les faubourgs environnants avec leurs édifices en bois déjà construits se retrouvent alors englobés par les nouvelles constructions en briques. De manière générale, le temps s’est arrêté dans ces reliques de villages. Ces bulles dans la ville ne sont pas pour autant muséifiées, mais toujours habitées avec une vie de quartier active.
 
L’industrialisation a été le moteur principal de la grande expansion d’Oslo au 19e siècle. Au milieu de la ville, moulins, usines, halles et cheminées ont dessiné une vallée industrielle le long de la rivière Akerselva. Véritable colonne vertébrale de la ville, la vallée connaît aujourd’hui un nouveau dynamisme suite aux nombreux projets de reconversion. Transformés en bureaux, logements et institutions, ces anciens édifices sont devenus des lieux attractifs et animés. Par exemple, sur une portion de la rivière, des anciennes usines accueillent désormais un pôle éducatif avec les écoles d’architecture, des Beaux-Arts et de danse et des logements étudiants. On ressent une atmosphère particulière au creux de cette vallée étroite et sinueuse, ponctuée d’espaces publics contemporains entre les murs de briques.
 
Oslo est aujourd’hui la capitale européenne avec la plus forte croissance démographique. Depuis les années 2000, de grands espaces d’activités et d’infrastructures issus de la seconde moitié du XXe siècle laissent place au renouvellement urbain. De grande envergure et développé sur une échelle de temps très court, ce dernier est le résultat d’un volontarisme politique afin de hisser Oslo au rang d’une grande capitale. L’exemple le plus notoire est le projet de Hovinbyen, visant à redynamiser la East End d’Oslo. Il s’agit de l’un des principaux nœuds routiers de la Norvège autour duquel se sont implantés de nombreux entrepôts. Situé à dix minutes de métro du centre-ville, ce paysage périurbain sera transformé d’ici 2030 pour créer une nouvelle centralité avec logements, commerces et bureaux. D’une superficie de 15 km2 au total, soit 10 % de la zone urbaine, c’est un projet d’une ampleur exceptionnelle pour une capitale européenne à nos jours.
 
Les projets actuels suscitent des critiques auprès de la population qui se trouve bousculée face à cette frénésie de modernité, comme si Oslo grandissait trop vite. Mais comme on vient de le voir, son évolution s’est faite au rythme d’un tango : des pas lents entrecoupés de mouvements accélérés, et c’est cela qui a donné lieu à des complexités spatiales si propres à cette ville.

Le développement d’Oslo : une évolution à la fois classique et singulière @ Qixuan Yang et Olivia Zanchi

 « Oslo est une planète en soi, chaque rue est un pays, chaque quartier un continent. »

Durée 1''13 @ Qixuan Yang et Olivia Zanchi

Le groupe de rock norvégien deLillos a dépeint à merveille Oslo dans leur chanson « Suser avgårde alle mann » (1986) (3) : comme une planète en miniature. Les quartiers d’Oslo possèdent chacun une identité propre, de par la morphologie urbaine et par la classe de population. Parfois en passant d’une rue à l’autre, on se demande si nous sommes encore dans la même ville.
 
Oslo présente un aspect hétérogène du fait qu’il n’y a pas eu à Oslo de grands travaux d’aménagement holistiques comme à Paris ou à Barcelone. Rapportée à sa taille, elle concentre une étonnante diversité de formes et de styles architecturaux. C’est une ville où se trouvent à la fois des maisons en bois, des îlots classiques, des villas avec jardins, des logements sociaux ou encore des tours contemporaines. Du fait de sa position marginale en Europe, Oslo s’est longtemps inspirée des styles architecturaux et urbanistiques d’ailleurs. La formation à l’étranger a été un passage obligé pour les architectes norvégiens. Il y a eu notamment de fortes influences germaniques et anglo-saxonnes, que l’on décèle dans les « murgårder » (4) de Grünerløkka, les cités-jardins de Torshov, ou encore les bâtiments fonctionnalistes de Bislett. On retrouve les emprunts aussi en matière d’urbanisme. L’architecte et urbaniste en chef de la ville Harald Hals, considéré comme le père d’Oslo moderne, a dessiné le plan-guide de la ville en 1929, posant les principaux jalons pour les plans d’aménagement à venir (5). Inspiré de ses expériences à l’étranger, on reconnaît dans son plan les principes de cité-jardin anglais et de système des parcs des États-Unis. Par exemple le ring 2 est conçu comme un parkway, avec de grandes allées plantées reliant deux grands parcs des deux côtés de la ville.
 
Depuis la fin du XXe siècle, une nouvelle facette d’Oslo se dessine en front de mer avec un bouillonnement de nouvelles constructions. L’ancien port naval Aker Brygge s’est métamorphosé en un quartier moderne avec restaurants, centres commerciaux et galeries d’art le long de la promenade. Le quartier d’affaire « barcode » rompt avec le passé avec une série de tours étroites faisant front au fjord. Un pôle culturel est en train de voir le jour avec l’Opéra, le musée Munch et la bibliothèque centrale. Tous ces aménagements s’inscrivent dans un contexte plus large en Europe de la reconquête des zones portuaires, avec des stratégies symptomatiques : concentration et mixité des fonctions, mise en valeur des espaces publics le long des quais, la culture comme vecteur de dynamisme et une logique souvent mercantile. Certains déplorent la naissance d’une ville générique, un style trop international et la perte de l’âme osloïte. Mais les quartiers considérés comme authentiques n’étaient autres que des importations des modèles et styles d’ailleurs. En un certain sens, ne peut-on pas dire qu’Oslo ne fait que poursuivre une tradition de copiste de longue date ? Et c’est peut-être tout cet ensemble de copies, d’influences qui fait justement l’originalité de la capitale norvégienne.

Diversités de typologies et styles architecturaux : Oslo comme patchwork @ Qixuan Yang et Olivia Zanchi

 
Oslo, capitale verte

Durée 1''03 @ Qixuan Yang et Olivia Zanchi

Depuis ses collines, Oslo paraît estompée dans une masse végétale : les pins et les bouleaux des forêts, les allées de tilleuls et d’érables, les lilas des jardins privés, les bosquets d’érables des parcs, les aulnes et les saules des ripisylves, les cerisiers et les pommiers des jardins familiaux… S’il y a une seule chose qui ressort à Oslo, c’est bien l’omniprésence de la nature.
 
Cette nature se décline sous différents aspects, de la forêt des collines aux parcs des quartiers. Tous les espaces sont très fréquentés tout le long de l’année. Pendant l’hiver se dessine un paysage aux formes épurées, les silhouettes des arbres dénudés ressortent sur un fond enneigé. C’est la saison des sports favoris des Norvégiens : ski de fond, luge, patinage. Durant les week-ends, les habitants délaissent la ville pour profiter des espaces de nature en périphérie. Vers mi-avril, ce paysage blanc se dissipe lentement pour laisser place aux floraisons tardives mais explosives des lilas et des cerisiers. Viennent ensuite les nuances de verts subtiles des tilleuls, érables et ormes. L’été et ses longues journées tant attendus est célébré par les habitants et permet diverses activités : barbecues, baignade, cueillette des baies, randonnées, camping. Enfin, érables et bouleaux dorent le paysage à l’automne et nombreux sont ceux à entretenir la tradition de la cueillette des champignons. Oslo est une ville frugale, où défilent des paysages contrastés au fil des saisons.
 
Les forêts occupent deux tiers de la superficie d’Oslo. Avec la mer, elles ceinturent la ville et limitent son expansion. Le « droit à la nature » en Norvège permet à chacun de circuler librement dans les espaces naturels (6). La pratique des activités en plein air est fondamentale pour la société norvégienne. Par exemple la première ligne de métro a été construite dans le but d’offrir aux citadins l’accès à la forêt. Il est intéressant de souligner comment ce rapport étroit à la nature a influencé la conception urbaine. Au sein de la ville, les parcs ne sont pas issus d’une vision planifiée mais souvent d’opportunités foncières. Quelque peu désordonnés, ils se caractérisent tous cependant par une accessibilité permanente. On peut aussi inclure dans cette même logique les cimetières et les jardins familiaux, dans un même continuum physique.
 
Entre l’espace urbain et les espaces boisés, l’eau joue un rôle central. De par sa géographie, Oslo possède un important réseau hydrographique. Les rivières et ruisseaux prennent leurs sources dans les forêts, coulent à travers la zone urbaine et se jettent dans le fjord. La rivière Akerselva est la première pièce maitresse d’une trame verte et bleue. Lourdement polluée durant l’ère industrielle, la réflexion sur sa réhabilitation a commencé dès le début du XXe siècle. À partir des années 1980, une série d’aménagements a été menée pour la transformer en un parc linéaire de huit kilomètres dans sa totalité, bordée tantôt de grandes pelouses, tantôt de ripisylves aux allures sauvages. C’est un cas pionnier de revitalisation d’un cours d’eau en ville. Aujourd’hui, plusieurs projets de réouverture de ruisseaux sont en cours. Le ruisseau Hovin est notamment rouvert en plein cœur de Hovinbyen, et apporte une cohérence à ce nouveau quartier. Le système de trame verte et bleue est particulièrement pertinent pour Oslo. Les espaces de nature étant déjà amplement présents autour et dans la ville. Ce système favorise les connexions entre les différentes pièces et permet la création de nouveaux espaces publics et identités.
 

Oslo verte : entre foisonnement et potentiel @ Qixuan Yang et Olivia Zanchi

Nous avons organisé les balades avec l’idée de mieux connaître et de faire connaître la ville. Il y a un fort intérêt du public pour la fabrique de la ville, d’autant plus qu’Oslo connaît de profondes métamorphoses à nos jours. La démarche de la balade s’est révélée un outil particulièrement adéquat pour appréhender Oslo par la traversée des lieux et des échelles. L’éclectisme des éléments réunis dans la présente synthèse est pour nous caractéristique d’Oslo. Une ville en patchwork, à la fois ancienne et contemporaine, provinciale et branchée. C’est une capitale encore inachevée, à la quête de son identité.
 
En 2019, Oslo sera la Capitale verte de l’Europe (7). La faible pression urbaine a jusqu’alors permis de laisser une grande place aux espaces verts. Aujourd’hui, l’abondance de la végétation au milieu de la ville en pleine mutation a quelque chose de fascinant. Dans sa recherche d’identité, peut-être qu’Oslo n’a pas à rivaliser avec les autres grandes capitales européennes. En France, nous avons beaucoup parlé du concept des « villes moyennes » (8). Peut-on alors parler d’Oslo comme une capitale moyenne ? Il nous semble que la capitale norvégienne possède alors un terrain propice pour un nouvel urbanisme par l’eau et le végétal.

Lors d’une de nos balades urbaines à Oslo @ Jean-Nicolas Gilles

 

 

Note / Bibliographie :

1 : Dans son film Oslo 31 Août, Joachim Trier a réussi à capté l’ambiance à la fois calme, paisible et quelque peu mélancolique d’Oslo. « Cela est dû à la lumière et au fait qu’Oslo est comme la banlieue de l’Europe. Vous sentez que vous n’êtes pas au centre de l’Europe riche, même si Oslo est le cœur de la Norvège. J’ai beaucoup voyagé au cours de ma vie – à New York, à Londres etc… – et je trouve qu’Oslo est plutôt déserte, notamment dans l’après-midi. » http://www.memento-films.com/assets/epk/press/oslo-31-aout_press.pdf
 
2 : L’Histoire de la Norvège a été marquée par la domination de ses voisins. À partir de 1380, le pays est réuni au Royaume du Danemark et Oslo passe de la capitale à un simple chef-lieu de province. Il passe ensuite sous la domination suédoise en 1814. C’est seulement à partir de 1905 qu’Oslo retrouve son statut de capitale souveraine avec l’indépendance de la Norvège. https://www.universalis.fr/encyclopedie/oslo/
 
3 : Version courte du clip dans les rues d’Oslo : https://www.youtube.com/watch?v=rAfhVD8-kKg.
Version complète : https://www.youtube.com/watch?v=0vwq0NZ_YrY.
Pour les paroles de la chanson : https://genius.com/Delillos-suser-avgarde-lyrics
 
4 : Construits essentiellement à la seconde moitié du XIXe siècle, les murgårder sont des bâtiments d’habitation en briques recouverts d’enduits peints et regroupés en îlots fermés. Importé d’Allemagne, ce type de bâtiment rapide à constuire a accompagné l’essor démographique d’Oslo. Après le bombardement de Berlin à la Seconde Guerre mondiale, c’est aujourd’hui à Oslo qu’on retrouve le plus grand nombre de murgårder.
Fiche sur les murgåder par le Département du patrimoine culturel norvégien : http://hdl.handle.net/11250/175428 (en norvégien).
Article de presse sur Oslo capitale des murgårder : https://www.aftenposten.no/osloby/i/n7OB/Oslo-er-Europas-murby (en norvégien)
 
5 :  Harald HALS, Fra Christiania til Stor-Oslo : Et forslag til generalplan for Oslo, 1929. Dans ce livre phare, Hals dresse une perspective historique d’Oslo, synthétise les principes formels de la ville, expose de nombreuses références venues notamment de Berlin, de Londres, de Paris ou encore de New York. Enfin, il propose un plan-guide dans une conception d’ensemble qui prend en compte à la fois les fonctions, le trafic automobile et la place des espaces verts.
 
6 : En norvégien « allemannsretten » (littéralement « le droit de tous »). Issu de coutumes ancestrales, ce droit est inscrit dans la loi sur loisirs de plein air en 1957. Pour plus d’information, voir : http://introfransk.cappelendamm.no/c151203/artikkel/vis.html?tid=151496
 
7 : Le Prix de la Capitale verte de l’Europe récompense chaque année depuis 2010 une ville européenne par la Commission européenne. Oslo est désignée pour l’année 2019 grâce à « son approche globale du développement durable incluant la biodiversité, les transports en commun, la cohésion sociale, la santé publication et l’implication citoyenne ».
Site officiel : https://www.miljohovedstaden.no/english.
Entretien avec Lan Marie Nguyen Berg, maire adjointe à l’environnement et aux transports dans Le Monde : https://www.lemonde.fr/climat/article/2017/06/06/oslo-nouvelle-capitale-verte-de-l-europe_5139652_1652612.html
 
8 : Sur les villes moyennes françaises, voir S. ESPARRE (dir.). Les villes moyennes françaises : enjeux et perspectives, 2007. http://www.bv.transports.gouv.qc.ca/mono/0978418.pdf

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Pour référencer cet article :

Qixuan Yang & Olivia Zanchi, Oslo, Openfield numéro 12, Janvier 2019